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Ferrailles / Italie : des prix à prendre ou à laisser
Posté par : Christine Lairy 23.03.2020
A prendre ou à laisser. Voici, en quelques mots résumé, le nouveau mode opératoire qui prévaut sur un marché italien des ferrailles qui tourne au ralenti... et comme il peut.
Concrètement, les rares usines encore aux achats soumettent à leurs fournisseurs une liste de prix d’achats valable une semaine. Les tonnages livrés sur la semaine considérée sont payés au prix indiqué, sans limite de tonnages. L’idée générale est la suivante, explique un trader : « Si vous voulez me livrer, voilà le prix ; si vous ne voulez pas, restez chez vous. »
Autant dire que les prix ont encore reflué malgré la baisse des disponibilités. Entre la deuxième et la troisième semaine de mars, on parle ainsi de diminutions de 15 à 20 euros, à 215-220 euros la tonne franco usines pour l’E3, à 240 euros pour l’E8, et à 235 euros pour l’E40.
Très difficiles pour des questions de logistique, les échanges entre l’Italie et les pays voisins ne sont toutefois pas totalement à l’arrêt. « On a des problèmes pour accueillir les camions de l’étranger, mais on en reçoit quelques-uns chaque jour. Et les livraisons par train sont régulières », indique-t-on dans une aciérie transalpine. A priori, seuls les marchés hongrois et croates sont verrouillés. Des achats d’E8 et d’E40 auraient été conclus en provenance de pays voisins à 243-245 euros la tonne franco, le bas de la fourchette en vigueur le mois dernier. Pour ces catégories de ferrailles néanmoins, les Italiens viseraient désormais des prix compris entre 225 et 230 euros. « Si les Allemands n’acceptent pas ces prix, nous n’achèterons rien », témoigne-t-on dans une usine. Et les acheteurs auront sans doute le dernier mot, car ils sont de moins en moins nombreux : en effet, les usines transalpines qui fonctionnent encore risquent de fermer d’un moment à l’autre, la crise sanitaire étant loin de se résorber.