Federec Veolia Suez
Vie syndicale : Un pour tous... et tous pour un !
Posté par : Christophe Véron 04.02.2020
[Opinion]
Nous nous en faisions le discret écho dès la semaine dernière : le torchon brûle entre Federec et certains de ses adhérents gros contributeurs. Un conseil d’administration exceptionnel doit se réunir ce jeudi 6 février pour faire le point sur la situation après que Veolia a remis en cause son adhésion au syndicat historique des professionnels du recyclage, intimant au passage à ses collaborateurs en responsabilité syndicale de démissionner immédiatement. Séché a lui aussi fait part de sa décision de se retirer du syndicat. Le nom de Suez circule également. Selon nos informations, des propos maladroits prononcés à l’occasion d’une interview accordée en novembre à notre confrère Les Echos seraient à l’origine de cette montée soudaine des tensions.
Le fait est que lorsqu’on contribue à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros, on est en droit d’être bien défendus. De là à claquer la porte pour sanctionner la maladresse d’un homme semble quelque peu disproportionné et très probablement contre-productif.
« Noblesse oblige », disait-on autrefois. Le fait est que lorsqu’on est leader, on a certes le moyen d’imposer son droit, mais cette domination même finit toujours par imposer des devoirs.
Aujourd’hui, plus que jamais, tout un chacun s’inquiète – à juste titre– des positions trop dominantes. Il est ainsi de l’intérêt même des dominants de garantir la pluralité. Les Américains l’ont compris il y a bien longtemps en votant la fameuse loi anti-trust.
Le monde du recyclage est aujourd’hui un tout et c’est en rangs serrés que les recycleurs doivent se présenter. C’est d’une seule voix qu’ils doivent se faire entendre.
Ainsi, si ces grands groupes bénéficient incontestablement de relais politiques et financiers inaccessibles aux entreprises plus modestes, ces dernières assurent la pluralité d’offres nécessaire à un marché toujours plus transparent, donc plus rassurant.
Federec croise le fer depuis des années pour tordre le cou aux vieilles images de ferrailleurs-chiffonniers. Beaucoup de chantiers ont ainsi été menés à bien : fin des règlement en espèces, mise en conformité des sites de collecte, communication tous azimuts, lobbying, formation, etc.
Présent sur tous les fronts, Federec a beaucoup fait dans un contexte chaque année plus difficile, plus compliqué, défendant les intérêts de tout un secteur face à des interlocuteurs parfois enferrés dans des positions dogmatiques.
Sans doute reste-t-il beaucoup à faire. Il faut s’en réjouir et voir là le signe d’un secteur en constante mutation. L’essentiel est d’aller de l’avant, ensemble, et de savoir passer au-delà des tensions passagères qu’il faut gérer comme autant d’occasions de mieux se retrouver.