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Maguin Federec CME

Dominique Maguin, président de la CME : Pour une fédération unie

Posté par : Martine Chartier 05.05.2020

Les critiques portées sur la gouvernance de Federec ont tout naturellement eu des répercussions sur le fonctionnement de la Confédération des Métiers de l’Environnement (CME) que préside Dominique Maguin.

Profession Recycleur : après le retrait de Veolia et Suez de Federec, comment fonctionne la CME ?

Je reste optimiste sur les chances de travailler ensemble, nous avons l’obligation de nous asseoir tous autour de la même table et de confronter nos points de vue. C’est fondamental. Cette CME est née fin 2017 après des années de discussions à bâtons rompus entre les deux organisations, Federec et Fnade, pour essayer de trouver les points d’intérêt communs à présenter ensemble. Nous y étions arrivés. Il se trouve qu’il y a eu un certain  nombre d’effets d’annonce qui sont venus perturber le fonctionnement. La consigne a été le point d’achoppement majeur qui a orienté un certain nombre de décisions. Suez et Veolia ont décidé que la gouvernance telle qu’exercée au sein de Federec ne leur convenait pas.

Comment vous organisez-vous actuellement ?

Depuis le début de ce confinement, nos journées sont rythmées par des réunions avec les directions permanentes des fédérations professionnelles qui sont membres, Fnade, Snefid et Federec. Les pouvoirs publics nous ont demandé d’animer des groupes de travail destinés à faire remonter les informations du terrain et coordonner les éléments en provenance des différentes régions pour favoriser la collecte des déchets et du recyclage dans de bonnes conditions. Depuis la mi-mars des réunions quotidiennes sont organisées avec les services de l’Etat, les ministères de l’Economie, de la Transition écologique, du Travail pour tenter de s’accorder sur les gestes appropriés, la distanciation sociale, les équipements de protection et comme tout le monde depuis le début nous parlons quotidiennement des masques.

Nous avons besoin d’unir nos réflexions pour faire en sorte que l’économie du pays puisse redémarrer dans les meilleures conditions possibles. Nous avons été classés parmi les activités essentielles, la ministre Elisabeth Borne et la secrétaire d’Etat Brune Poirson ont régulièrement souligné que le service de collecte était fondamental pour le pays afin que d’autres épidémies ne se développent pas. Nos entreprises doivent fonctionner pour fournir de la matière première à une industrie qui produit des emballages pour l’agro-alimentaire et le secteur de la santé.

En qualité d’ancien président, que pensez-vous des réflexions sur la gouvernance de Federec ?

J’ai toute confiance dans la capacité de Pascal Secula, lui-même ancien président de Federec, à faire travailler une équipe autour de lui. Je me joindrais à eux quand ils auront besoin. Le groupe de travail est ouvert et actif. Nous devons prendre en considération l’expression de ceux qui trouvaient que la gouvernance ne leur convenait pas, comme ils en ont le droit. Il faut les entendre pour savoir quels sont les points de divergence qui ont pu conduire à un certain nombre de sorties de Federec pour ensuite construire ensemble un programme de gouvernance nouveau. Notre mode de fonctionnement doit s’adapter aux besoins qui se sont exprimés mais aussi à notre environnement. Nous avons eu tendance à faire participer ceux qui pouvaient se déplacer, il faudra peut-être réviser ce fonctionnement avec les techniques disponibles désormais.

La fédération se choisira le meilleur président pour elle. Lorsque nous aurons la ligne de la nouvelle gouvernance, très naturellement des candidats se révéleront, des personnalités émergeront, j’en suis certain. Il est sage d’avoir reporté les élections de juin à septembre.

Le rôle de notre fédération est de prendre soin et défendre les intérêts de ses adhérents. Il est également de prendre en compte les soucis des partenaires fournisseurs et alimenter une filière industrielle qui doit pouvoir continuer d’investir de manière pérenne en France avec la garantie d’un approvisionnement régulier en matières premières issues du recyclage standardisées et conformes aux cahiers des charges élaborés entre les parties.

Je n’ai eu de cesse comme président de Federec et des organisations européennes et mondiales, de mettre au cœur de mes préoccupations notre action pour l’environnement ainsi que notre action pour l’industrie et la production de ces matières selon des standards qui définissent les qualités de ces produits.

Dans une organisation professionnelle, il faut que ceux qui tiennent la barre voient comment se profile l’avenir de l’industrie et de nos métiers pour placer la filière sur la bonne trajectoire. Autour de ce travail sur la refondation de Federec, nous devons être capables de trouver la parfaite équation entre l’intérêt des TPE, des PME, des ETI et des grands groupes.

Je ne crois pas aux organisations qui se morcellent, cela ne fonctionne pas dès lors que l’on ne travaille pas ensemble. Restons mobilisés sur la préservation de l’environnement, sur la recherche de nouvelles techniques pour le recyclage et mobilisons nous, petites, moyennes et grandes entreprises, pour avoir une fédération unie.

 

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