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Saint-Chamas Bisone FNE

Collectivités, associations : la colère couve depuis Noël

L'incendie qui ne voulait pas s'éteindre

Posté par : Christophe Véron 11.01.2022 à 10h20

Plus de deux semaines après l’incendie d’un centre de recyclage de déchets à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), des fumées continuent de s’échapper de ce qui reste de l’entrepôt où étaient stockées des quantités impressionnantes de déchets, bien au-delà des 1.000 m3 autorisés par les autorités de tutelle.

« En arrivant sur place, on s’est retrouvés nez à nez avec 30.000 m3 de déchets qui s’entassaient sur 10 m de haut, sous un hangar fermé », a indiqué Pierre Bisone, lieutenant-colonel du Service départemental d’incendie et de secours du département (SDIS 13), coordinateur des pompiers sur place.

Il s’agit essentiellement de déchets industriels banals (DIB) que la société Recyclage Concept 13, l’exploitant du site, stockait, triait et revendait. L’entreprise a été mise en demeure par la préfecture de démolir le bâtiment, « sans délais », ce qu’elle a commencé à faire.

En attendant la fin de la démolition, difficile de faire cesser les fumées. Celles-ci « pourront perdurer plusieurs semaines », a précisé la préfecture dans un communiqué. De fait, l’eau utilisée par les pompiers a solidifié en une sorte de croute la surface du magma qui continue de se consumer à l’intérieur. Au cours des opérations d’extinction, l’eau se retrouve contaminée. À 200 m du cours d’eau le plus proche de l’étang de Berre, impossible d’arroser abondamment, sous peine de polluer les nappes phréatiques et l’étang. Un gigantesque bassin de rétention a été construit à proximité pour stocker cette eau. Elle devra à son tour être traitée.

Quant à la qualité de l’air sur zone, n’en parlons pas ! « Nos appareils ont saturé », a observé Dominique Robin, directeur général de l’organisme AtmoSud, précisant que « ce sont des pics de pollution qu’on enregistre habituellement à Pékin ».

Du côté de Recyclage Concept 13, on rejette la faute sur l’ancien exploitant, parti en 2020, qui s’était engagé à vider le hangar et n’en a rien fait. « Les collectivités étaient au courant. On s’était engagés à vider au fur et à mesure, mais ça ne se fait pas en trois jours », s’agace Régis Guillot, responsable du site, en précisant : « On ne travaille pas clandestinement et on ne s’est pas échappés comme des voyous, on fait face. » L’entreprise avait fait l’objet d’une mise en demeure le 14 décembre pour non-respect des volumes stockés dans le centre de tri.

Les associations FNE13, la FNE Paca et la commune de Saint-Chamas annoncent porter plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui par la pollution engendrée et non-respect du Code de l’environnement. Une autre plainte au niveau national est envisagée.

 

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