guerre matières pénurie
Temps de guerre et crise des matière premières
Les recycleurs en première ligne
Posté par : Christophe Véron 19.04.2021 à 11h30
« C’est la guerre », s’exclamait il y a un an Emmanuel Macron alors que débutait la pandémie de Covid-19. Un mot très fort, employé pour marquer les esprits. Dans ces moments de tension extrême, on voit toujours émerger très rapidement ce qu’il est convenu d’appeler ‘l’effort de guerre’. Passée la sidération, très vite vient le temps de l’effort, du coup de collier qui permet de redémarrer. Parce que chacun est concerné, l’effort individuel devient l’effort collectif et c’est tout un pays, toute une nation qui, ses esprits recouvrés, se remet en marche, avec les moyens dont elle dispose. Chacun à sa place, conscient qu’il doit faire sa part.
Dans un contexte passablement dégradé, à tous points de vue, Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de l’Industrie constatait le 14 avril dernier que « cette crise se manifeste de manière hétérogène, avec un premier semestre aux difficultés croissantes. Le déblocage des tensions sur les matières premières ne se fera pas avant cet été, voire la fin de l’année pour les semi-conducteurs ». Ce constat effectué, la ministre considère que « l’enjeu est de construire une résilience et non pas uniquement de répondre à une situation conjoncturelle ». Et celle-ci d’annoncer la mise en place d’un « groupe de travail afin de regarder comment ajuster les dispositifs du plan de relance pour permettre des mesures de relocalisation des secteurs les plus critiques ».
Parmi les chantiers à mener, nul doute que figurera en bonne place le nécessaire regain d’intérêt du Commissariat au Plan pour cette mine urbaine que sont les matières premières secondaire. Parmi les difficultés à résoudre : comment concilier libre circulation des marchandises et préservation de l’indépendance des approvisionnements industriels. Une chose est certaine : quand il a fallu remettre l’économie sur pieds, aujourd’hui comme hier, les recycleurs ont toujours répondu ‘présent’. Nos décideurs politiques ne doivent pas l’oublier.