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cours des métaux

Sovamep Vincent Delage Philippe Baudet

Rendez-vous avec... Vincent Delage, président de Sovamep

Posté par : Martine Chartier 24.05.2022 à 09h45

Vincent Delage, président de la société Sovamep dont le siège est à Muret près de Toulouse (Haute-Garonne), a donné en 2014 une nouvelle direction à sa carrière, s’éloignant du papier pour le recyclage des métaux non ferreux, précieux et ferreux.

Après des études de droit et une école de commerce, Vincent Delage est engagé en 1993 par Dominique Maguin, dirigeant de la société Soulier qui est spécialisée dans les papiers recyclés.

« C’est là, indique-t-il, que j’ai rencontré celui que j’appelle mon mentor, Jean-Luc Petithuguenin, qui était chargé de l’intégration de Soulier au groupe Veolia. »

Responsable d’agence en région parisienne, Vincent gagne la région toulousaine en qualité de directeur d’agence.

Il rejoint en 2000 le groupe Paprec et sa direction régionale lorsque celui-ci souhaite se développer dans le Sud-Ouest. De Toulouse à Arles, il n’y a qu’un grand pas qu’il franchit pour étendre les activités du groupe dans le Sud-Est. A partir de 2007, Vincent Delage regagne la capitale pour assurer la direction générale déléguée auprès de Jean-Luc Petithuguenin.

 

Filiale marocaine

« Il m’a donné l’envie de devenir entrepreneur à mon tour. » L’occasion se présente avec la reprise de la petite entreprise Sovamep. Créée en 1986 dans la banlieue toulousaine, spécialisée à l’époque dans les métaux précieux et les non ferreux, elle disposait également d’une filiale à Casablanca au Maroc.

Vincent Delage s’associe à Philippe Baudet, actuel directeur général, qui est le fils de l’ancien propriétaire de la société.

L’ICPE de Muret couvre une superficie de 20.000 m², dispose de quatre comptoirs métaux et emploie 32 personnes pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2021. Les activités de la filiale marocaine sont identiques et génèrent un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros avec 75 salariés.

« Après la reprise de Valdeme au Maroc, nous avons créé une filiale à Valvazone en Italie, Sovamep Pevar qui réalise 1 million d’euros de chiffre d’affaires et emploie une personne. »

 

Des outils dernier cri

« A Muret, nous avons élargi l’activité et intégré les métaux ferreux en nous dotant d’une presse cisaille. » La société traite quelque 12.000 tonnes de ferrailles par an, auxquelles s’ajoute un volume à peu près équivalent de métaux non ferreux. Elle dispose d’un atelier d’affinage pour les métaux précieux. Un ingénieur est chargé de cette partie. « Nous faisons partie du petit nombre de sociétés dotées d’un laboratoire d’analyse qui nous permet de traiter des déchets issus des DEEE — les cartes, les composants de l’informatique de l’automobile, du secteur de l’énergie… Nous avons un partenariat avec le CEA de Marcoule (ICSM institut chimique séparative) et le BRGM. Nous avons ainsi accès à des outils dernier cri pour faire de la R&D avec eux. Le BRGM nous donne accès à sa bibliothèque de données pour faciliter la caractérisation plus précise des métaux précieux dans les déchets. Nous ne sommes pas seuls dans notre coin, nous avons la chance de nous trouver dans un écosystème très encourageant. »

 

Le traitement des métaux précieux

La société Sovamep travaille beaucoup avec le secteur aéronautique et l’automobile, c’est le cas également au Maroc, car nombre d’industriels français du secteur se sont délocalisés dans ce pays.

Le traitement des métaux précieux s’effectue par pyrométallurgie, broyage à 200 microns avant traitement par des acides. « Nous utilisons aujourd’hui un mélange hydrique chlorhydrique pour ne garder que les précieux. Dans le cadre du partenariat avec l’ICSM CEA, nous regardons d’autres produits moins coûteux, ayant moins d’impacts sur l’environnement. Le but à terme sera d’extraire des sels de palladium ou de platine. »

Le projet des dirigeants pour cette année 2022 est d’étendre leurs activités au Maroc. La société assure la gestion déléguée chez un câbleur automobile. « On ne s’interdit pas une petite croissance externe dans le sud-Ouest. »

Autant dire que la petite entreprise ne semble pas connaître de crise.