Nova Met Havre aluminium
Rendez-vous avec... Alexis Noyer, directeur associé de Nova Met
Posté par : Martine Chartier 24.01.2022 à 09h30
Une installation industrielle destinée à la préparation des chutes et déchets d’aluminium doit très prochainement voir le jour sur l’emplacement d’un ancien site occupé par GDE dans la zone portuaire du Havre. Une convention d’occupation signée le 5 janvier dernier avec le gestionnaire de la zone Haropa Port et le Havre Seine développement, prévoit l’installation de cette société, Nova Met, sur une surface de 22.000 m2.
En vitesse de croisière, ce sont quelque 2.500 tonnes d’aluminium par mois que la direction envisage de traiter et de vendre sur les différents marchés, en Europe et sans doute en priorité à la grande exportation compte tenu de son implantation.
« Destiné au marché domestique, l’aluminium recyclé a également vocation à voyager. Nova Met prévoit en effet d’exporter quelque quatre-vingts conteneurs par mois vers l’Asie du Sud », mentionne notre confrère Paris Normandie dans son édition du 11 janvier dernier.
Le projet est né de la rencontre entre Alexis Noyer et Gangfeng Cai. Ce dernier, président de la holding GLR, est négociant en métaux depuis une vingtaine d’années. Alexis Noyer, riche de plusieurs expériences professionnelles aux Etats-Unis et en France — dont la direction commerciale d’une affinerie d’aluminium située dans le Loiret — a découvert dans ce cadre le recyclage et l’économie de ce métal.
Le projet Nova Met est issu d’un constat : « Dans la chaîne du recyclage de l’aluminium, il nous semblait manquer une structure indépendante française qui puisse fournir de l’aluminium prêt à l’emploi. Un aluminium purifié et traité qui permette de faire des lits de fusion plus rapidement avec une certaine homogénéité et une certaine stabilité. »
L’investissement envisagé, quelque 4,5 millions d’euros, est destiné à l’équipement indispensable à l’activité. Le projet n’a pas obtenu de participation financière publique sans doute en raison de la volonté européenne de restreindre la grande exportation de matières premières.
« Le site que nous avons retenu travaillait déjà dans le recyclage, il est donc adapté à l’exploitation, à nos besoins et au respect des normes environnementales. Il nous permet de jouir du transport multimodal. »
Un site de traitement indépendant
« Notre objectif, poursuit le directeur associé, est de travailler avec des récupérateurs, nous n’avons pas vocation à récupérer les aluminiums, ce n’est pas notre métier. Nous leur achetons les déchets d’aluminium puis nous les préparons et les traitons pour les vendre ensuite aux affineurs et fondeurs européens. Nous obtiendrons un aluminium broyé, purifié à 98 %. Il n’y a pas de site de traitement indépendant qui traite uniquement de l’alu comme ça en France, à la différence de l’Allemagne ou de la Belgique. »
Nova Met se chargera de la partie tri et séparation des différentes matières présentes — qu’il s’agisse des métaux ferreux, des plastiques, des inertes… Autant de stades nécessitant du matériel de broyage, de séparation magnétique, de tri optique et de rayons X pour distinguer les différents alliages d’aluminium.
L’entreprise est en phase d’installation et de recrutement, une quinzaine de collaborateurs devraient la rejoindre d’ici à la fin de l’année.