Chapelle-Darblay Nicolas Mayer-Rossignol Métropole de Rouen

Recyclage des papiers-cartons

Paprec se heurte à une DIA

Posté par : Christophe Véron 11.02.2022 à 16h40

La Métropole de Rouen a lancé vendredi 11 février 2022 le processus de préemption (DIA, déclaration d’intention d’aliéner) du site Chapelle-Darblay, une usine de recyclage de papiers-cartons dont le propriétaire finlandais UPM a annoncé la vente au groupement Samfi/Paprec en octobre 2021.

Nicolas Mayer-Rossignol, président PS de la Métropole de Rouen Normandie, a confirmé le projet annoncé par la collectivité en octobre dernier : exercer son droit de préemption sur une usine qui était, selon elle, « le plus gros site de recyclage » de papier et de carton en France, avant sa fermeture en 2020 et le licenciement de 228 personnes.

L’objectif est de « revendre derrière » pour « préserver un savoir-faire et orienter l’avenir de ce site vers l’économie circulaire, le recyclage papier-emballage », a précisé Nicolas Mayer-Rossignol à l’AFP. Un communiqué de la collectivité ajoute que « la Métropole Rouen Normandie n’a évidemment pas vocation à devenir un industriel du papier. Suite à la préemption, le site est destiné à être revendu à très brève échéance à un industriel solide, à même de remettre en œuvre une activité de recyclage et de production de papier et d’assurer son développement en phase avec la stratégie industrielle et les orientations stratégiques de la Métropole ».

La vente se ferait a priori au leader mondial de l’eau et des déchets, Veolia, associé à Fibre Excellence, premier producteur français de pâte à papier marchande. Leur projet se substituerait donc à celui porté par Samfi/Paprec, comprenant « une activité de tri de déchets, sans recyclage, et la mise en place d’ici trois à cinq ans d’une unité de production d’hydrogène. Les compétences (...) de la Chapelle-Darblay seraient alors perdues », avait assuré la Métropole de Rouen en octobre.

Selon M. Mayer-Rossignol, aucun autre projet que celui de Veolia/Fibre Excellence, « ne s’est manifesté jusqu’à aujourd’hui ». La Métropole ne sera toutefois pas propriétaire avant début mai en raison des délais de recours. UPM a aussi indiqué le 11 février étudier les éventuelles suites à donner. En outre, la collectivité doit acquérir les machines à l’issue d’une décision qu’elle doit prendre en conseil fin février. La préemption notifiée vendredi ne concerne que le foncier. L’acquisition du terrain coûte 5 millions d’euros et celle des machines 3 millions HT, selon la Métropole.

 

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Chapelle-Darblay : 480.000 tonnes par an

Selon la Métropole Rouen Normandie, Chapelle-Darblay (228 emplois directs et environ 800 emplois indirects) « est le seul site français en capacité de produire du papier journal 100 % recyclé avec de la fibre issue intégralement des circuits de récupération. L’usine peut compter sur une capacité de recyclage de 480.000 tonnes par an, soit le résultat du tri de 24 millions d’habitants dans un rayon de 400 km, incluant notamment l’agglomération parisienne. Le démantèlement de ce site stratégique amènerait de nombreuses collectivités à enfouir ou brûler leurs déchets papiers plutôt qu’à les recycler, ou à les envoyer en Belgique et en Allemagne ». En outre, « sa chaudière biomasse représente 30 % de la consommation régionale normande » et peut « chauffer l’équivalent d’une ville de 20.000 habitants ». Enfin, sa station d’épuration peut subvenir aux besoins de l’équivalent de 400.000 personnes.