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Masques chirurgicaux : le problème

Posté par : Christophe Véron 25.05.2020

Contrecoup de leur port généralisé, les masques chirurgicaux jonchent les trottoirs à l’heure du déconfinement : si le phénomène reste limité, des municipalités réclament des pouvoirs de verbalisation renforcés. Les villes peuvent déjà sanctionner d’une amende de 68 euros l’abandon de détritus sur la voie publique, « avec les masques on doit pouvoir sanctionner beaucoup plus lourdement (...), on a besoin d’une capacité de verbalisation réellement dissuasive », souhaite Paul Simondon, adjoint à la Propreté de la mairie de Paris. Eric Pauget, député (LR) des Alpes-Maritimes, propose pour sa part une amende relevée à 300 euros…

Au début de la crise sanitaire, masques et mouchoirs apparaissaient pourtant régulièrement... sur les tables des centres de tri de collecte sélective, en dépit des consignes officielles de les enfermer dans un sac plastique dédié, conservé 24 heures avant d’être jeté aux ordures ménagères. « Il y a eu pas mal d’incompréhension, certains pensant que c’était recyclable », explique à l’AFP Marc-Antoine Belthé, directeur du développement chez Veolia Recyclage. « En termes de volume, ça pèse peu par rapport à la masse, mais on a vu arriver d’un seul coup et très régulièrement » ces déchets « porteurs de risques pathogènes ». « Il y a encore des erreurs. Avec la systématisation de l’utilisation des masques, je crains qu’on y soit confronté encore pas mal de temps », prévient-il.

Certes, les technologies de tri mécanique ont été adaptées pour identifier et isoler automatiquement ces masques, mais ces mécanismes peuvent se trouver dépourvus face aux masques réutilisables en tissu.

Si les consignes semblent désormais mieux respectées, le déconfinement représente un « risque », abonde Fabrice Rossignol, président de la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l’environnement (Fnade) depuis janvier. Notamment au travail, où les salariés jettent quotidiennement un ou deux masques : « Il faut qu’il y ait une poubelle ad hoc dans les entreprises. »

Dans une lettre adressée à Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, le député LREM Damien Adam appelait début mai à « organiser une filière de récupération et de recyclage » pour « assurer un réemploi des masques qui permettrait d’éviter un énorme gâchis de matières ».

Difficile de créer une filière de recyclage ad hoc

Pour mémoire, les masques chirurgicaux sont confectionnés à partir de polypropylène, matière thermoplastique très dense... non biodégradable et non recyclable. Autant dire que l’organisation d’une filière de recyclage sera une mission difficile, même si le recours aux masques en tissu diminue l’empreinte environnementale, et que des prototypes de masques biodégradables, encore non aboutis, sont en développement.

Parallèlement, un consortium d’institutions scientifiques étudie d’éventuelles pistes pour décontaminer les masques chirurgicaux en vue d’une réutilisation : passage à l’autoclave (vapeur sous pression) à 121°C, irradiation par rayons gamma... Des solutions peu accessibles au grand public.

Pour beaucoup, le dilemme plus général entre impératif sanitaire et souci environnemental devrait perdurer : « Le recours au jetable, dans l’urgence du début de la crise sanitaire, semble se transformer en une nouvelle normalité, sans que la question des alternatives possibles soit posée », déplorent pour leur part les activistes de l’ONG ZeroWaste.

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