L’achat d’un terrain vient d’être finalisé par CSBT Environnement, qui prévoit de construire une usine singulière dans le Calvados. Environ 30.000 tonnes de coquilles Saint-Jacques y seront traitées chaque année. La construction devrait débuter à la fin du premier trimestre 2025, pour une mise en service début 2026. Après une étape de nettoyage, les coquilles seront broyées puis réduites en fine poudre. La poudre de carbonate de calcium obtenue peut être valorisée dans différents secteurs. Dans l’agriculture, elle sert d’amendement calcaire pour enrichir les sols acides. Dans le bâtiment, elle peut entrer dans la fabrication de ciment, de plâtre, ou se substituer aux granulats. En cosmétique et en pharmaceutique, le carbonate de calcium entre dans la composition de produits exfoliants ou de compléments alimentaires.

La première usine de Carbios devait ouvrir ses portes en 2026 à Longlaville (Meurthe-et-Moselle), pour mettre en œuvre la technologie de recyclage du PET développée par l’entreprise. Un retard de six à neuf mois a toutefois été annoncé. Carbios assure que la construction n’est pas « remise en cause » et que le projet verra bien le jour. L’entreprise a indiqué être en attente de financements complémentaires et de meilleures conditions. Dans un communiqué de presse, la société clermontoise a indiqué qu’elle souhaitait « concrétiser ces financements, notamment non dilutifs, dans les plus brefs délais pour produire des premiers volumes et servir les besoins du marché dès 2027 ». Des négociations sont en cours avec Indorama Ventures Limited, le principal partenaire de Carbios. D’autres financements sont également recherchés auprès de partenaires publics et privés. Une garantie des projets stratégiques (GPS) à hauteur de 86 millions d’euros pourrait être accordée par l’Etat. Il s’agit d’une couverture de dette jusqu’à 80 % des prêts ou investissements. En ce qui concerne les aides obtenues dans le cadre du programme France 2030, elles doivent encore être validées par la Commission européenne. La signature de plusieurs contrats commerciaux est prévue au cours du premier semestre 2025.

L’éco-organisme Cyclevia déploie un dispositif inédit de collecte des huiles usagées à Saint-Pierre-et-Miquelon. Déjà bien organisée chez les professionnels, la collecte laissait à désirer pour les particuliers. Des cuves de 1.000 litres vont être installées en déchetteries, ainsi qu’une cuve pour le ferry inter-îles. Pour le moment, les huiles collectées sont rapatriées en métropole, mais des solutions de traitement locales sont à l’étude.

La marque américaine Coca-Cola a mis à jours ses objectifs environnementaux, en les revoyant à la baisse. Le producteur de soda a notamment diminué son objectif de réduction d’utilisation de plastique vierge, ainsi que ses objectifs en matière de recyclage et d’émissions. Au mois d’août 2023, Coca-Cola avait réitéré les objectifs fixés en 2022, à savoir : vendre au mois 25 % de ses boissons dans des bouteilles en verre ou en plastique réutilisables ou consignées, utiliser au moins 50 % de matériaux recyclés dans ses emballages d’ici  ç 2030 et réduire son utilisation de plastique vierge de 3 millions de tonnes entre 2020 et 2025. Désormais, l’entreprise vise à incorporer 35 à 40  % de matériaux recyclés dans ses emballages (plastique, verre et aluminium). Elle prévoit de contribuer à la collecte de 70 à 75 % des canettes et bouteilles mises sur le marché. Sur le plan de la recyclabilité, le fabricant de boissons affirme que plus de 95 % de ses emballages sont conçus pour être recyclés. Plusieurs ONG américaines ont fait part de leur déception face à ces annonces. Elles regrettent notamment que la réduction des déchets ne soit pas établie comme une priorité par Coca-Cola. Selon Greenpeace USA, l’entreprise « produit à elle-seule 11 % des déchets plastiques qui polluent l’environnement dans le monde entier ».

En janvier 2024, le réseau d’experts Circul’R annonçait la création d’une coalition réunissant 13 marques de cosmétiques et deux distributeurs (Nocibé et Sephora) afin de développer un programme de consigne pour réemploi des emballages de produits de soin. Après plusieurs mois de travaux en partenariat avec le cabinet We Don’t Need Roads et l’éco-organisme Citeo, qui finance le projet et apporte son expertise opérationnelle, le projet passe à la phase d’expérimentation en points de vente. Cette dernière a débuté dans huit points de vente dès septembre 2024, et un élargissement est prévu en 2025. Une centaine de références ont été sélectionnées. Après utilisation, les clients pourront rapporter leurs contenants vides en échange d’une rétribution financière immédiate. Dans une quarantaine de boutiques Sephora et Nocibé, une autre mécanique d’incitation sera testée : le retour du contenant sera récompensé par des points de fidélité.

Le Semaine européenne de réduction des déchets (SERD) est organisée chaque année fin novembre. Cette année, elle aura lieu du 16 au 24. Dans le cadre de cet évènement destiné à sensibiliser le public aux bonnes pratiques de gestion et réduction des déchets, l’éco-organisme Screlec-Batribox a renouvelé son partenariat avec l’enseigne Leroy Merlin pour encourager la collecte et le tri des piles usagées. Dès le 16 novembre et pour une durée de plusieurs semaines, 140 magasins Leroy Merlin seront équipés de boîtes de collecte spécialement installées pour récupérer les piles et batteries usagées.

Librec, la première usine suisse de recyclage des batteries de véhicules électriques a vu le jour à Soleure, en Suisse (entre Bâle et Berne). Sa capacité de traitement est de 10.000 tonnes par an. Les véhicules électriques ont représenté un tiers des nouvelles immatriculations l’année dernière en Suisse. « Pour le moment, les batteries qui arrivent au recyclage viennent principalement de la production, ce sont des rejets de productions. Il y a aussi quelques retours de produits défectueux et déjà quelques batteries en fin de vie », indique Jodok Reinhardt, directeur de l’usine. Si l’électrification du parc automobile se poursuit en Suisse, une capacité de 10.000 tonnes sera bien insuffisante, indique le fondateur de l’entreprise, qui envisage déjà d’ouvrir de nouveaux sites.

La Métropole Aix-Marseille-Provence expérimente la collecte séparée des cartons pour tenter de capter jusqu’à 20 % des cartons encore mélangés aux ordures ménagères résiduelles dans les zones urbaines. L’expérimentation concerne une dizaine de colonnes d’apport volontaire qui seront installées dans différents quartiers de Marseille au cours des six prochains mois.

La construction du centre de tri « Normantri » a débuté le 15 novembre dernier à Colombelles (14). Son ouverture est prévue fin 2025, avec une capacité de traitement de 55.000 tonnes par an d’emballages et de papiers. Plus d’un million d’habitants seront couverts par ce centre, financé par 13 collectivités rassemblées en une société publique locale (SPL). Le gisement disponible est de 70.000 tonnes dans la zone couverte par Normantri, mais la SPL mise sur une future réduction des déchets.

Lactel invite les consommateurs à trier leurs déchets à travers le programme Recyc’lait, qui comprend deux volets. Pendant le mois de novembre, les bouteilles de lait Lactel seront affublées d’un bouchon jaune, pour rappeler la couleur du bac de tri. De plus, la marque française Le Jouet Simple a conçu des jouets à partir de PEHD recyclé. Ils seront distribués aux vainqueurs d’un jeu-concours mis en place par Lactel pendant le mois de novembre. La marque laitière rappelle que ses bouteilles de lait sont recyclables et que leur poids a été réduit de 9 % depuis leur création, permettant d’économiser l’équivalent de 23 millions de bouteilles par an. A l’issue du recyclage des bouteilles de lait, le PEHD est utilisé pour fabriquer des tubes et mandrins (57 %), des bacs et palettes (18 %), des sièges auto, arrosoirs et flacons (18 %) et d’autres produits dont des sacs poubelles (5 %).

Papeterie Saint-Michel a définitivement fermé ses portes début octobre. L’entreprise avait été placée en redressement judiciaire au mois d’avril, dans un contexte économique houleux (explosion des coûts énergétiques et baisse des prix du papier). La restructuration et le plan de continuation n’ont pas permis à l’entreprise de se relever. Gérant de l’entreprise depuis 2012, Maxime Thiollet a indiqué qu’au plus fort de la crise énergétique, les dépenses liées à l’énergie étaient passées de 400.000 euros par mois à 1,3 million d’euros en l’espace de six mois.  L’usine charentaise comptait une soixantaine de salariés produisant 75.000 tonnes par an de papiers pour ondulés (PPO) à partir de papiers-cartons recyclés (PCR). Située à Saint-Michel, l’usine avait été rachetée en 2011 par le groupe Thiollet, après une liquidation judiciaire. Sa production était destinée à la fabrication d’emballages en carton ondulé pour le conditionnement, notamment de produits verriers. Papeterie Saint-Michel était présente en Poitou-Charentes depuis 1987.

Les sommiers en carton des Jeux Olympiques ont beaucoup fait parler, maintenant ils sont recyclés ! Les 17.000 lits en carton utilisés au village olympique ont été déchiquetés en compressés en région parisienne, puis envoyés dans une papeterie de Smurfit Westrock fin octobre. Au total, ce sont 380 tonnes de ces lits en carton qui seront recyclés à Rethel, dans les Ardennes. Mis en balle, ils seront ensuite transformés en papier puis acheminés vers une cartonnerie Smurfit Westrock. Il faudra environ deux mois pour venir à bout de ces lits olympiques, qui revivront sous forme d’emballages (agroalimentaire, e-commerce).

Quatre nouveaux accords ont été signés par Suez au Maroc, dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets. Suez est présent dans le pays depuis 1950. Un centre de traitement et de valorisation des déchets va voir le jour à Oum Azza, dans la région de Rabat. Il recevra 850.000 tonnes de déchets par an, dont 47 % seront enfouis. Par ailleurs, Suez est attributaire du contrat de gestion du centre de traitement et de valorisation des déchets de Kenitra, l’une des plus grandes villes du pays. En ce qui concerne la gestion de l’eau, une coentreprise va être créée avec le groupe marocain Safari pour « fournir des solutions innovantes et digitales d’optimisation de la gestion des réseaux d’eau ». Il est également prévu que Suez participe à un programme de recherche sur le traitement et la valorisation des matières organiques avec la fondation MAScIR et l’université Mohammed VI Polytechnique.

Lauréat d’un appel d’offre régional, Guyot Environnement a annoncé se charger des déchets valorisables d’Ecomaison pour les cinq prochaines années. Les sites de Brest, Morlaix et Guingamp recevront et trieront plus de 7.000 tonnes de déchets par an. Côté logistique, 55 points de collecte ont été équipés dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, tandis que les agences Guyot ont été dotées d’environ 80 bennes dédiées à recevoir les déchets d’Ecomaison. « Les déchets d’équipement et d’ameublement (DEA) seront triés par nos équipes afin de séparer les fractions de bois, plastiques, métaux, matelas et rembourrés (mousses, tissus, etc.). Les fractions de rembourrés seront ensuite dirigées vers notre ligne de tri de Morlaix pour produire, en majeure partie, du CSR », a indiqué l’entreprise. « Un tri minutieux sera effectué par les équipements de pointe de l’usine et nos équipes de tri manuel, afin de garantir la sortie des matières premières secondaires vers des exutoires de valorisation matière ou énergétique ».

KOB (Kind of Blue) a développé une solution de filtration de l’eau en recyclant des déchets de verre d’emballage. Une première unité industrielle, implantée à Toulouse, sert de vitrine à l’entreprise. Afin de développer « un modèle d’affaires écoresponsable et transportable, en France et à l’international », KOB a procédé à une levée de fonds. L’entreprise souhaite se développer en vendant la production de son unité pilote et cédant de licences de production en France et à l’étranger. KOB a notamment remporté un appel à projets de Valobat pour étudier la faisabilité du recyclage des verres plats issus du bâtiment. Née en 2019, la société KOB commercialise un produit de filtration baptisé Sandbag.

A compter de la semaine du 7 octobre, la collecte des déchets recyclables en bac jaune démarre dans le centre-ville nantais, marquant l’arrêt définitif du système Tri’Sac. Système unique en France et progressivement arrêté depuis 2023, Tri’Sac permettait aux Nantais de déposer leurs ordures ménagères et recyclables dans un même bac, séparés dans des sacs de couleur différente. En fonctionnement depuis plus de 15 ans, le système ne fournissait pas des résultats de tri suffisants. La métropole nantaise déploie en parallèle sa politique de collecte des déchets alimentaires.

L’industrie européenne de la pâte à papier et du papier se réjouit du report d’un an annoncé par la Commission européenne en ce qui concerne le règlement sur les chaînes d’approvisionnement sans déforestation. Si le Parlement européen et le Conseil de l’UE approuvent la proposition, le règlement ne s’appliquera pas avant le 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises et avant le 30 juin 2026 pour les petites entreprises. Ce report doit servir, selon la Cepi, à « développer un cadre plus solide pour lutter contre la déforestation ».

Le pays des kangourous n’est pas connu pour son industrie textile, mais il pourrait se doter d’un système de recyclage efficace. C’est l’ambition de Guy Dempster et de son associé, co-fondateurs de la startup Dempstah, qui fabrique des pelotes recyclées à partir de vêtements en fin de vie. Leur procédé de recyclage comprend cinq étapes : désinfections à l’ozone, découpe et retrait des points durs (boutons, rivets, velcros…), défibrage, cardage et filage. L’avantage de cette méthode minimaliste : elle ne consomme ni eau, ni détergent, ni agent de blanchiment, ni teinture ou produit chimique liquide. « Nous travaillons en collaboration permanente avec The Billie, une usine innovante de recyclage textile située à Hong Kong. Notre méthode est l’une des plus respectueuses des ressources dans notre secteur », indique Guy Dempster. « Mon objectif, avec Dempstah, est d’unir une variété d’approches de la réutilisation et du recyclage des déchets textiles : mettre en relation des producteurs internationaux avec des usines, des concepteurs et des fabricants locaux pour transformer les déchets textiles d’origine australienne en nouveaux matériaux et articles ».

En Corée du Sud, la présence d’étiquettes sur les bouteilles d’eau va être interdite pour favoriser le recyclage. Pour la plupart recyclables, les étiquettes doivent toutefois être séparées du reste de l’emballage. Pour économiser une étape de tri, les bouteilles d’eau minérale et d’eau de source conditionnées en Corée du Sud ne porteront donc plus d’étiquettes à partir de 2026. Les industriels ont deux ans pour s’adapter. Pour consulter les informations aujourd'hui inscrites sur les étiquettes (composition, date de production), le recours aux QR codes sur les bouchons est recommandé. La Corée du Sud souhaite passer d’un taux de recyclage de 34 % à 70 % d’ici à 2030. Selon certains équipementiers, la fabrication de ces bouteilles sans étiquettes sera moins onéreuse (l’économie est chiffrée à 5 %). En France, Evian a élaboré une bouteille sans étiquette et 100 % rPET (hors bouchon).

C’est en Suisse, à Appelzell, que la start-up Upgrain et la brasserie Locher ont inauguré la plus grande installation de recyclage alimentaire en Europe. Sa capacité de traitement est de 25.000 tonnes de drêches de bière (résidus du brassage des céréales). Grâce à cette initiative économique et écologique, Locher devient la première brasserie au monde à valoriser 100 % de ses drêches. Upgrain a élaboré une gamme de trois produits qui seront fabriqués à partir des résidus récupérés chez Locher : Upgrain Classic, Fiber et Protein. Le premier produit peut s’utiliser en remplacement de farine, le second pour améliorer la texture des produits de boulangerie et des substituts de viande, tandis que le troisième offre une importante teneur en protéines, vitamines et minéraux. En recyclant ainsi les drêches de bière, la brasserie Locher économise l’émission d’environ 5.500 tonnes de CO₂.