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cours des métaux

Editorial : "Les recycleurs, c'est nous"

Posté par : Christophe Véron 27.04.2020

N’en doutons pas, cette crise sera pour les industriels du recyclage une occasion de refondation. Dans les faits, les professionnels du déchet et des matières premières secondaires doivent relever deux défis : une crise d’image et une crise systémique, les deux intimement liées. Les grands groupes ‘orduriers’ comme on disait naguère, ont claqué la porte de Federec, contraignant celle-ci à une plus grand rigueur budgétaire, à un ressourcement qui conduira très probablement à une restructuration dans les mois à venir. Car à y bien regarder, qu’ont apporté les grands groupes en question à part une certaine dépendance financière ? Pas grand-chose en vérité. D’aucuns estiment que leur passage au sein de la fédération était légitimé par le souci d’apprendre un métier qu’ils ne connaissaient pas. Force est de constater qu’ils le connaissent toujours aussi peu, si l’on en juge par les succès pour le moins mitigés qu’ils ont obtenus au travers de leurs rachats d’entreprises du secteur.

Mais ne nous y trompons pas, si ceux-là ont cherché à apprendre des récupérateurs, ces derniers ont aussi beaucoup appris dans l’ombre de ces géants. A cette différence près que les récupérateurs en question ont une capacité d’adaptation bien plus rapide que ces mastodontes. Leur approche des marchés est aussi bien différente puisque les récupérateurs valorisent au maximum ce qu’ils récupèrent en tâchant de rémunérer ceux qui leur apportent des déchets, quand les ‘orduriers’ font leur beurre en facturant quasi exclusivement leurs prestations. Autant dire deux mondes différents, mais qui ne doivent pour autant pas s’opposer ; parce que complémentaires. L’essentiel, pour chacun, est de retrouver ses fondamentaux.

Mais il faut aussi savoir se faire entendre. Car le message que les récupérateurs devront faire passer est simple en apparence, mais compliqué à faire comprendre parce qu’il va à l’encontre des idées reçues chez les politiques et grands commis de l’Etat. Ce message c’est : « Les recycleurs, c’est nous ! » Et là, il faut bien reconnaître que les circonstances dramatiques que traverse aujourd’hui le monde se prêtent à cette mise au point. Car les recycleurs ont répondu présents tout au long de cette crise en maintenant une partie de leur activité et sont à pied d’œuvre aujourd’hui pour approvisionner l’industrie.

Se dessine alors ce que sera probablement la Federec de demain : une organisation rassemblant les professionnels de la valorisation, reconnue d’utilité publique, véritable force « écolomique » qui fera de la communication le porte-voix de ses métiers. Car aujourd’hui, à trop vivre cachés, on finit par être oubliés et faire la part belle à ceux qui savent se faire entendre.

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