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Amsterdam Raworth DEAL

Economie circulaire : la théorie du Donut

Posté par : Christophe Véron 05.04.2021 à 18h30

Il y a un an, au mois d’avril 2020, Amsterdam est devenue la première ville au monde à instaurer le concept d’économie du Donut pour sa gestion. « Un élan qui guidera le relèvement économique et social de la ville après la pandémie », assure la municipalité.

La théorie du Donut, basée sur le bestseller de l’économiste Kate Raworth (La théorie du Donut – L’économie de demain en sept principes), représente le monde optimal comme un espace inscrit dans un anneau (le Donut).

À l’extérieur du Donut se trouvent les composantes du « plafond écologique » à ne pas dépasser, comme l’impact sur le changement climatique, l’utilisation de l’eau douce ou la pollution chimique. À l’intérieur se trouvent les objectifs sociaux minimaux à remplir, comme l’accès à la santé, à l’éducation ou encore l’égalité des sexes.

L’économiste Kate Raworth, qui enseigne à l’université d’Oxford, oppose ainsi une croissance linéaire et infinie à une économie circulaire, basée sur les énergies renouvelables, le recyclage et le partage. Le concept séduit un public de plus en plus large, allant jusqu’au pape François qui l’a cité en modèle lors de son discours de clôture d’un rassemblement de jeunes en novembre 2020.

Fondée en juillet 2019, l’entreprise à intérêt communautaire DEAL (Doughnut Economics Action Lab) fédère aujourd’hui des dizaines d’initiatives portées par des municipalités, des États, des communautés ou des entreprises.

 

Le Donut fédérateur...

Outre Amsterdam, des villes comme Philadelphie, Portland, Copenhague ou Bruxelles ont embrassé le concept, avec par exemple la réduction du gaspillage alimentaire, la mise en place d’ateliers de réparation pour les habitants ou encore des incitations pour construire des bâtiments avec des matériaux plus durables.

« Nous sommes très fiers de constituer un exemple pour d’autres villes et de diffuser notre message », s’est confiée Marieke van Doorninck, la responsable du développement et de la durabilité d’Amsterdam à nos confrères de CNBC. La capitale néerlandaise ambitionne d’être « 100 % circulaire » d’ici à 2050, avec notamment la récupération de textiles ou le compostage.

Barbara Trachte, responsable de la transition économique et de la recherche scientifique pour la région bruxelloise, appuie quant à elle sur la dimension « profondément participative » du modèle du Donut et la nécessité d’un « changement de paradigme ».

 

En France aussi...

Sans mentionner explicitement le Donut, de nombreuses municipalités écolos françaises ont emboîté le pas, telles Lyon, Bordeaux, Strasbourg. Des idées pas franchement révolutionnaires. Mais rallier la population sous l’insigne d’une pâtisserie gourmande est sans doute plus efficace que d’annoncer que l’on va appliquer une nouvelle taxe déchets ou empêcher l’installation d’antennes 5G.