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supermétro Bouygues SGP

Déchets issus des chantiers du Grand Paris

La Seine-et-Marne au bord de la saturation

Posté par : Christophe Véron 14.05.2021 à 16h00

Chantier phare du Grand Paris, la construction du supermétro requiert l’extraction de 45 millions de tonnes de terre. Mais où seront stockés ces encombrants déblais ?

Début mai, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Etampes (Essonne), à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, pour protester contre un projet de stockage de déblais sur un terrain de 34 hectares situé dans le village voisin de Saint-Hilaire. Un simple « remodelage de terres agricoles » qui entend « préserver des terres naturelles non polluées », plaide le groupe Bouygues qui chapeaute le projet. 

 

400 sites identifiés

La Société du Grand Paris (SGP), gestionnaire des chantiers du supermétro, précise que le projet devra également être « agréé » par ses services pour pouvoir recevoir des terres de ces chantiers. La SGP, qui dispose d’un peu plus d’un milliard d’euros pour la gestion des déblais, indique avoir « identifié 400 sites » pour les recevoir, mais espère surtout trouver des solutions alternatives comme le recyclage ou le remblaiement de carrière de gypse. Près de la moitié des 16 millions de tonnes de terre déjà excavées ont ainsi été valorisées, précise-t-elle.

L’autre partie est majoritairement stockée dans les départements franciliens, principalement sur le site de Villeneuve-sous-Damartin en Seine-et-Marne.

 

Le 77 ‘terre d’accueil’

Ce vaste département, qui représente à lui seul la moitié de la superficie de l’Ile-de-France et réceptionne 60 % des déblais du Grand Paris Express, est depuis longtemps une ‘terre d’accueil’ des déchets de tous types, en particulier dans sa partie nord-ouest, constate la Chambre d’Agriculture d’Ile-de-France. « Les terres agricoles, c’est plat, ce n’est pas cher et il n’y a pas trop de contraintes à partir du moment où c’est bien desservi », note Laurence Fournier, sa secrétaire générale chargée des affaires foncières.

Le Département affirme avoir travaillé avec la Région pour une meilleure répartition. « On peut étendre les sites actuels mais pas en créer de nouveaux. On a fait ça pour limiter l’inquiétude locale », assure Patrick Septiers, président (UDI) du Conseil départemental de Seine-et-Marne. L’élu reconnaît qu’il est cependant difficile d’interférer lorsque les deux parties — entreprise et propriétaire du foncier — concluent un accord financier.

« On n’est pas contre le Grand Paris. Ce qu’on veut, c’est juste un peu de bon sens, on a déjà des carrières, des sols dégradés un peu partout en Ile-de-France, il ne faut pas sacrifier à nouveau de la terre agricole », enjoint Mme Fournier.

 

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