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cours des métaux

Coronavirus : plastiques et non-ferreux malmenés

Posté par : Christophe Véron 23.04.2020

Dans sa note de conjoncture datée du 20 avril dernier, le BIR (Bureau International du Recyclage) considère que le Covid-19 a un impact mitigé sur les marchés mondiaux du recyclage. Pour l’organisation professionnelle, le secteur des métaux non ferreux et celui des plastiques semblent les plus durement touchés.

Alors qu’elle s’achemine vers un retour à la normale très progressif de son activité, la Chine a augmenté ses quotas d’importation de métaux non ferreux, mais force est toutefois de constater que « l’appétit n’est pas comme par le passé ».

De même, les expéditions vers l’Inde sont minimes. Autre exemple : la consommation de déchets d’aluminium a été durement éprouvée en raison de l’arrêt de nombreuses usines de production automobile à travers le monde.

Quant au Ramadan, qui a débuté le 23 avril, il va nécessairement avoir un impact sur la collecte de déchets, principalement en Afrique du Nord et un peu moins dans les pays du Sud-Sahara. Au Moyen-Orient, seuls la moitié des chantiers sont actuellement ouverts. Les opérateurs dans cette zone doivent en outre faire face à d’importantes restrictions en matière de transferts bancaires.

En Europe, les chantiers commencent à rouvrir. Les tonnages collectés en non-ferreux s’étoffent lentement. Reste à savoir s’il s’agit de stocks réalisés pendant le confinement (nettoyage d’usine, artisans, etc.) ou d’une amorce de flux plus régulier. Pour l’heure, la collecte, en moyenne, dépasse rarement les 20% des tonnages habituels.

Les ferreux résistent, mais pour combien de temps ?

Côté ferrailles, la situation semble moins tendue. Les prix sont qualifiés de « raisonnables ». Concernant le cas particulier des déchets d’inox, le BIR prend acte que les fermetures prématurées d’aciéries dans des pays producteurs tels que l’Espagne, l’Italie et la Belgique ont été annulées. Toutefois, l’organisation estime que l’impact sur la demande globale reste incertain. En effet, « de nombreux analystes ont publié des prévisions faisant état de contractions majeures, notamment le FMI qui a suggéré que les niveaux d’activité chutent actuellement à leur rythme le plus rapide depuis la Grande Dépression des années 1930. La demande finale devrait donc rester faible, ce qui se traduira par de faibles niveaux de production et donc de faibles taux de collecte des déchets d’acier inoxydable. Inutile de dire qu’une autre conséquence sera une réduction de la demande en matières premières », s’inquiète le BIR.

Papier, textile, plastique : des perspectives mitigées

Côté papiers, les expéditions vers l’Asie du Sud-Est « apparaissent presque impossibles ». A noter que les usines chinoises d’emballage et d’impression ont repris leurs activités, mais la montée en puissance de leur production est entravée par une pénurie de main-d’œuvre et des problèmes de logistique. Les coûts fixes et les salaires du personnel sont devenus les plus grands défis pour les entreprises pendant la pandémie. Le BIR note que les cinq lots de quotas d’importation de papier annoncés jusqu'à présent cette année s’élèvent à plus de 4,3 millions de tonnes. Pour mémoire, l’objectif chinois reste d’atteindre zéro importation de papier récupéré d’ici la fin de cette année.

Côté déchets textiles, la demande est très faible, quelles que soient les qualités Les collectes en Europe occidentale sont en baisse, voire en chute libre, entre 20% et 70%, selon les marchés.

Idem sur le marché des plastiques où la demande en recyclé est très faible à cause du ralentissement général de l’activité économique mais aussi du faible prix du pétrole. Ce dernier a poussé les valeurs des matières premières à des niveaux historiquement bas, de sorte que le secteur des matières plastiques secondaires est aux prises avec des stocks élevés et de faibles niveaux de commandes. Une lueur d’espoir toutefois : des entreprises indonésiennes ont repris leurs livraisons de granulés de plastique vers la Chine début avril et elles ont presque atteint leurs niveaux d'avant la crise sanitaire.

Reste que le BIR considère que le Covid-19 chamboule la hiérarchie des priorités. Selon lui, l’économie circulaire pourrait en faire les frais en étant reléguée au second plan, ce qui ne manquera pas d’avoir un effet négatif sur l'industrie du recyclage des plastiques.

 

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