Combien de divisions ?
Posté par : Christophe Véron 28.09.2021 à 11h25
Le pari était osé. Il est réussi. Préparer en quelques jours un colloque autour des thèmes majeurs qui affecteront dès demain le monde du recyclage en réunissant des acteurs de premier plan : industriels, parlementaires, acteurs de l’ESS, représentants des éco-organismes et autres fédérations européennes et internationales, le tout dans le cadre ô combien feutré du palais du Luxembourg... il fallait le faire. Le président Excoffier et son premier lieutenant Manuel Burnand l’on fait ! Avec brio, il faut bien le dire. Preuve de l’intérêt suscité par le sujet : près de 300 personnes ont suivi les débats et une vingtaine de journalistes participé à la conférence de presse qui suivait.
Ceci étant, de l’intention louable à pointer du doigt les différentes périls qui menacent la profession, au passage à l’action, il y a un fossé que les professionnels du recyclage auront certainement du mal à franchir s’ils adoptent le pas des sénateurs (sans animosité à l’endroit de ces derniers). Pour cela, il faut de l’élan, une vision, une ligne de conduite, un but. Dire que l’on acceptera une REP financière est une chose. Combattre une REP opérationnelle en est une autre. En la matière, doit-elle être secondaire, la meilleure des défenses reste l’attaque.
Nous dénonçons depuis trop longtemps dans ces colonnes la stratégie de sape de certains éco-organismes qui peu à peu grignotent, de l’extérieur, comme de l’intérieur, le monde des recycleurs, pour s’en servir d’abord, puis les contrôler et bientôt les asservir. Là n’était pas leur but initial qui consistait à financer le recyclage quand celui-ci n’était pas rentable économiquement.
Aujourd’hui, les éco-organismes ont incontestablement gagné la bataille de la communication.
C’est une vraie tristesse pour le monde du recyclage qui avait fait ces 15 dernières années des efforts considérables pour redorer son image. En gagnant celle de la communication, les éco-organismes ont aussi gagné la bataille de l’opinion, donc celle des politiques.
Faut-il pour autant désespérer ?
Le colloque organisé par Federec prouve que non. L’attention des politiques était réelle. Il faut maintenant rebondir sur cette belle initiative, exposer une vision claire et pérenne de ce que doit être l’organisation du recyclage en France. Montrer les muscles d’une industrie qui a fait ses preuves, qui crée des emplois non délocalisables, véritable mine à ciel ouvert au service de la France, qui contribue positivement et considérablement à la balance commerciale du pays.
Bref : serrer les rangs, se faire entendre, se faire reconnaître, se faire respecter, quitte à faire du bruit, à taper du poing sur la table et poser à l’Etat et aux représentants de la Nation cette simple question : les éco-organismes, combien de divisions ?